
Quand on parle de mangas cultes des années 80-90, City Hunter arrive vite dans la conversation. Mais derrière le flingue de Ryo Saeba et ses blagues graveleuses, il y a un auteur discret, méticuleux, et ultra-influent : Tsukasa Hōjō.
Des débuts prometteurs
Né en 1959 à Kokura, Hōjō sort diplômé en design industriel avant de se lancer dans le manga. Il commence par quelques histoires courtes, puis perce avec Cat’s Eye en 1981. Trois sœurs voleuses, un ton mi-policier mi-comédie, et déjà un sens du rythme qui fait mouche.
Le succès est immédiat. Cat’s Eye installe Hōjō comme un auteur à suivre.
Mais ce n’était qu’un échauffement.
L’explosion City Hunter
En 1985, City Hunter débarque dans le Weekly Shōnen Jump. L’histoire d’un nettoyeur urbain dragueur mais redoutable, Ryo Saeba, flanqué de Kaori et de sa massue.
Mélange d’action, d’humour et de romance, le manga cartonne.
Le duo fonctionne à merveille :
• Ryo alterne entre le sniper sérieux et le pervers invétéré.
• Kaori veille au grain avec sa force herculéenne.
Le contraste entre le ton léger et les moments dramatiques donne à l’ensemble une vraie personnalité.
La série dure jusqu’en 1991, avec 35 tomes au compteur. L’adaptation animée suit rapidement, et City Hunter devient culte aussi bien au Japon qu’en France, notamment grâce au Club Dorothée.
Un style à part
Graphiquement, Hōjō impose un style réaliste, propre, soigné.
Ses personnages ont de la gueule, les femmes sont belles sans être sexualisées à outrance, et ses décors urbains respirent le détail.
Narrativement, il jongle entre légèreté et gravité.
Derrière l’humour potache se cachent des histoires parfois dures, avec des personnages abîmés, des regrets, et une vraie sensibilité.
Et après ?
Après City Hunter, Hōjō crée Angel Heart, une version alternative plus sombre, plus mature.
Il y reprend ses personnages, mais dans un autre univers, avec des thématiques plus graves comme le deuil, la rédemption ou la parentalité.
Moins connu que City Hunter, Angel Heart montre pourtant une vraie évolution dans son écriture.
Il continue aussi à publier quelques histoires courtes ou projets ponctuels, mais reste globalement discret.
Pas besoin d’en faire trop quand ton œuvre parle pour toi.
Un héritage bien ancré
Tsukasa Hōjō, c’est un nom qui revient souvent quand on parle de manga urbain, d’action cool, ou de comédie bien dosée.
Son influence est visible chez des auteurs comme :
• Tatsuya Endo (Spy x Family),

• Naoki Urasawa (Master Keaton, Monster),
dans le soin du découpage et la maîtrise des tons.

Mais l’exemple le plus marquant reste Takehiko Inoue.

Avant de devenir le maître derrière Slam Dunk, Vagabond ou Real, il a été assistant de Hōjō sur City Hunter.
Et ça se sent : même exigence graphique, même sens du cadrage, même volonté de creuser ses personnages.
En 2023, City Hunter revient au cinéma avec le film Angel Dust, supervisé par Hōjō lui-même.
Une réussite.
Comme un rappel : il est toujours là, et son héros aussi.
Conclusion
Hōjō n’a pas besoin de mille séries.
Il en a fait une, mais elle a marqué une génération entière.
City Hunter, c’est un mélange unique de style, de rythme et de feeling.
Et c’est à Hōjō qu’on le doit.
À lire aussi
Si tu veux aller plus loin, j’ai aussi rédigé un article complet sur City Hunter.
J’y reviens en détail sur les points forts de l’œuvre, son ton unique, et ce qui fait de Ryo Saeba un personnage aussi marquant.
→ Lire l’article sur City Hunter
