
Alerte spoilers : Cet article revient sur les deux premières saisons de l’anime Vinland Saga. Si tu ne les as pas vues, tu risques de tomber sur des révélations majeures.
Vinland Saga n’est pas un simple récit de Vikings.
C’est une œuvre dense, violente, introspective.
Et ce n’est pas un hasard si elle a quitté très tôt le Weekly Shōnen Magazine pour rejoindre le Monthly Afternoon, un magazine clairement seinen.
> Un changement éditorial qui reflète parfaitement l’évolution de l’œuvre.
On commence avec un récit de vengeance rythmé, on termine avec une réflexion sur la violence, la foi, et le pardon.
J’ai terminé la saison 2 de l’anime, et ce que j’y ai vu dépasse largement les codes habituels du manga d’action.
Thorfinn – De la haine brute à la reconstruction
Avant Askeladd : le gamin devenu bête de guerre
Thorfinn est un enfant brisé.
Il perd son père sous ses yeux, et se jette corps et âme dans la vengeance.
Askeladd devient son obsession. Il le suit, le sert, tout en rêvant de le tuer.
Ce paradoxe l’enferme dans une boucle de violence et de vide existentiel.
> C’est un fantôme qui vit par la lame, sans joie, sans but réel.

Après Askeladd : la chute, puis la rédemption
Quand Askeladd meurt, Thorfinn perd tout. Son ennemi. Son but.
Il chute. Lourdement. Et c’est là que commence l’histoire d’un homme.
La saison 2 le montre esclave, humilié, hanté par ses crimes.
Mais peu à peu, il se reconstruit. Il creuse, il rêve, il doute, il apprend à dire non à la violence.
> Il ne cherche plus la vengeance, mais la paix. Pas celle qu’on impose, celle qu’on cultive.

Knut – De l’effacement à la froideur du pouvoir
Avant Askeladd : le prince invisible
Knut est un personnage presque effacé au départ.
Trop doux, trop pieux, trop silencieux. Un garçon qui semble perdu dans un monde de barbares.
Protégé par Ragnar, il n’est ni prêt à régner, ni à se battre.
> On pourrait le croire faible. En réalité, il observe. Il encaisse. Il mûrit.

Après Askeladd : le roi qui impose la paix par la force
Après la mort d’Askeladd, c’est un autre Knut qui émerge.
Fini l’innocence. Il devient froid, stratège, implacable.
Sa foi n’a pas disparu, mais elle est devenue un outil politique.
> Knut veut la paix. Mais il l’obtient par la peur, la manipulation et la mort.
Il incarne le pouvoir absolu, avec ses compromis et ses sacrifices.
Et face à Thorfinn, il devient le reflet inversé de ce qu’aurait pu devenir le héros.

Askeladd – L’ambiguïté incarnée
Askeladd est un personnage fascinant.
Ni gentil, ni méchant. Juste intelligent, rusé, complexe.

Il manipule Thorfinn, les rois, ses hommes… mais toujours avec une cause en tête.
Il est brutal, mais jamais gratuit. Il dissimule ses blessures derrière un masque de sarcasme.
> Il n’est pas le cœur de l’histoire. Il en est la colonne vertébrale.
Son sacrifice à la fin de la première saison est magistral.
Il se révèle dans un dernier acte : politique, symbolique, personnel.
Et c’est lui qui, paradoxalement, libère Thorfinn.
Thors – La force sans violence
Thors, c’est le père. Mais c’est surtout le premier modèle.
Ancien guerrier redouté, il renonce à la guerre. Il fuit la gloire, les batailles, les titres. Il choisit la paix.
Et il le paiera de sa vie.
> Il ne se bat plus pour gagner. Il se bat pour ne tuer personne.

Quand il affronte les hommes d’Askeladd, il domine sans verser de sang. Il impose le respect, pas par la peur, mais par la maîtrise.
> « Un vrai guerrier n’a pas besoin d’épée. »
Cette phrase, qu’il adresse à Thorfinn, résonne bien après sa mort.
Il suit la même voie que son fils empruntera bien plus tard…
Mais Thors l’a choisie par maturité, pas par effondrement.
Là où Thorfinn tombe avant de se relever, Thors s’était déjà élevé.
Thorkell – La joie de vivre… et de combattre
Thorkell, c’est le guerrier qui aime la guerre.
Pas pour la gloire. Pas pour le pouvoir. Juste pour le plaisir de se battre.
C’est un colosse, un monstre de puissance, mais aussi un personnage étonnamment lumineux dans un monde de violence et de doutes.
> Là où Thorfinn, Knut et Thors doutent, Thorkell exulte.

Il est à la fois terrifiant et attachant.
Son enthousiasme enfantin pour la baston est presque comique…
Mais sous cette façade, il comprend très bien les enjeux. Il admire Thors. Il provoque Thorfinn pour le faire grandir. Il choisit son camp sans illusions.
> Thorkell, c’est la guerre acceptée, assumée, et presque philosophique à sa manière.
Il rappelle que tous les guerriers ne cherchent pas à fuir la guerre…
Certains y vivent pleinement, sans mensonge, et en gardant un certain code d’honneur.
Un réalisme historique saisissant
Ce qui m’a aussi marqué dans Vinland Saga, c’est le sérieux historique.
> Yukimura ne s’est pas contenté de mettre des casques à cornes.
Il a creusé. Documenté. Respecté.
Les Vikings ne sont pas idéalisés. On les voit piller, trahir, survivre.
Les tensions entre peuples, les jeux de pouvoir, la religion chrétienne en pleine montée… tout est là, crédible et vivant.
> L’Histoire sert la narration. Elle ne l’écrase jamais.
Et ça donne une œuvre avec une vraie densité, sans jamais devenir ennuyeuse.
Conclusion – Vinland Saga, ou la force de grandir
Vinland Saga commence comme un shōnen de vengeance.
Mais très vite, il en dépasse les limites.
> C’est une œuvre qui grandit avec ses personnages.
Qui prend des risques, change de ton, et ose devenir adulte.
C’est lent. C’est violent. C’est exigeant.
Mais c’est aussi puissant, sincère, nécessaire.
Et toi ?
Tu as vu Vinland Saga ?
Quel personnage t’a le plus marqué : Thorfinn, Knut, Thors, Askeladd ou Thorkell ?
Tu as ressenti la même claque que moi sur l’arc de la ferme ?
Dis-moi ce que tu en as pensé en commentaire ou partage cet article si tu l’as trouvé intéressant.
La discussion est ouverte !
À lire aussi : Vinland Saga face à Vikings et The Last Kingdom
Tu veux comparer Vinland Saga à d’autres œuvres inspirées de l’époque viking ?
J’ai consacré un article complet à la confrontation entre trois visions du Nord :
> Vinland Saga, Vikings, The Last Kingdom : Trois visions de la saga viking entre Histoire et fiction
Un article croisé qui mêle fiction historique, trajectoires de héros tourmentés, et visions du pouvoir.
À lire si tu veux prolonger la réflexion !

Un commentaire Ajouter un commentaire