
Introduction
Trois œuvres, trois formats, une même époque.
Vinland Saga, Vikings et The Last Kingdom racontent la brutalité et les bouleversements de l’ère viking. Mais chacune le fait à sa manière, entre mythe, réalisme et introspection. Que nous disent-elles vraiment de cette époque et de ses hommes ?
1. Le socle historique
Vinland Saga s’appuie sur la figure réelle de Thorfinn Karlsefni, mais Yukimura en fait un récit personnel et introspectif. Il y a du fond historique, mais l’objectif est ailleurs : montrer l’évolution d’un homme dans un monde violent.

Vikings reprend des figures semi-légendaires comme Ragnar Lothbrok, en mélangeant mythe et réalité. L’histoire est un prétexte à l’épique et au spectacle. On est dans une réécriture moderne de la saga nordique, plus que dans une reconstitution.

The Last Kingdom se base sur des faits mieux documentés, notamment les chroniques anglo-saxonnes. C’est l’œuvre la plus rigoureuse historiquement, même si le personnage principal, Uhtred, est fictif.

2. Les personnages principaux
Thorfinn incarne la haine, puis la rédemption. Sa trajectoire est marquée par le refus de tuer et une recherche de sens, dans un monde où la violence est la norme.

Ragnar est un leader charismatique, curieux et brutal. Il fascine, mais reste un homme en guerre avec lui-même, pris entre ambition, foi et famille.

Uhtred vit un conflit d’identité constant. Saxon de naissance, élevé par des Danois, il n’appartient vraiment à aucun camp. Il avance par pragmatisme, plus que par idéologie.

3. La guerre et sa représentation
Dans Vinland Saga, la guerre est d’abord spectaculaire, puis remise en question. La violence est montrée comme un cycle destructeur, que Thorfinn cherche à briser.
Vikings glorifie les batailles avec une mise en scène soignée, mais finit par montrer la solitude et le vide qu’elles laissent derrière.
The Last Kingdom va à l’essentiel. Les combats sont rapides, brutaux, réalistes. La guerre y est un outil politique, pas une finalité.
4. La spiritualité et le destin
Vinland Saga traite la spiritualité comme une quête intérieure. Thorfinn évolue vers une vision pacifiste, loin des dogmes.
Vikings donne une grande place au mythe nordique : visions, rites, croyances, fatalité. L’univers religieux structure les décisions.
The Last Kingdom oppose christianisme et paganisme de façon plus terre-à-terre. La foi est souvent un levier de pouvoir plus qu’un moteur personnel.
5. L’esthétique et la narration
Vinland Saga mise sur un rythme lent mais tendu, une animation soignée et un équilibre entre action et réflexion.
Vikings frappe par son esthétique léchée et ses musiques marquantes. Mais la narration est inégale, surtout après la moitié de la série.
The Last Kingdom est plus sobre, mais constante. L’histoire avance sans excès, avec un bon dosage entre intrigue, guerre et drame personnel.
Conclusion
• Vinland Saga se distingue par sa profondeur humaine.
• Vikings fascine par sa force mythologique, malgré des faiblesses d’écriture.
• The Last Kingdom convainc par sa rigueur et sa solidité narrative.
Trois œuvres complémentaires, trois portes d’entrée différentes vers une époque aussi riche que violente.

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