Après la pluie : une romance hors cadre, douce et mélancolique

Akira et Kondo sous la pluie : une romance improbable racontée avec retenue.
📎 Crédit : © Jun Mayuzuki / Éditions Kana.

Introduction

Après la pluie (Koi wa Ameagari no You ni) n’est pas une romance comme les autres. Dès le départ, elle surprend par son postulat audacieux : une lycéenne de 17 ans tombe amoureuse d’un homme quadragénaire, divorcé, usé par la vie. Pourtant, au lieu de tomber dans la provocation ou la caricature, l’œuvre aborde cette relation avec une pudeur remarquable et une sensibilité rare. Ce manga m’a touché par sa délicatesse, sa mélancolie, et sa capacité à évoquer des sentiments complexes sans jamais les forcer.


Contexte de l’œuvre

Scénarisé et dessiné par Jun Mayuzuki, Après la pluie a été prépublié de 2014 à 2018, et compte 10 tomes. L’œuvre a aussi eu droit à une adaptation animée en 2018 par Wit Studio, saluée pour sa direction artistique. Le manga suit Akira Tachibana, une lycéenne de 17 ans, ancienne athlète de haut niveau, blessée à la cheville, et Kondo, un gérant de restaurant quadragénaire, divorcé et un peu terne. Un lien inattendu naît entre eux, entre fragilité partagée et respect silencieux.


Analyse des thèmes principaux

Une relation atypique traitée avec justesse

Une jeune fille franche, un homme déboussolé : la relation reste humaine, jamais déplacée.
📎 Crédit : © Wit Studio / Fuji TV / Aniplex.

L’un des points les plus marquants du manga, c’est la relation entre Akira et Kondo. Elle aurait pu facilement tomber dans le malaise ou la provocation, mais au contraire, l’autrice choisit de montrer un lien basé sur l’admiration, la nostalgie et l’envie d’avancer. Il ne s’agit pas d’une romance conventionnelle. C’est une rencontre entre deux solitudes, deux vies en suspens.

Akira est bien une jeune fille amoureuse, et elle l’assume sans se cacher. Elle fait le premier pas, propose un rendez-vous, mais toujours avec retenue. Elle ne tombe jamais dans l’érotomanie ou l’insistance gênante. Elle avance avec sincérité, sans excès, sans obsession. Et c’est ce qui rend son personnage touchant : on sent que ses sentiments sont vrais, mais jamais déconnectés de la réalité.

Kondo, de son côté, ne franchit jamais la ligne. Lorsqu’il accepte le rendez-vous, c’est presque par curiosité, mais il est immédiatement mal à l’aise. Il s’interroge, doute, ne comprend pas ce qu’elle peut bien lui trouver. Son attitude reste irréprochable du début à la fin. Pas un geste déplacé, pas une parole ambigüe. Il incarne la bienveillance maladroite, l’homme usé par le temps qui n’a pas cherché cette attention et qui n’en abuse jamais.

C’est cette justesse qui fait toute la force de leur relation. Elle est incongrue sur le papier, mais profondément humaine à l’écran. Et c’est ce traitement tout en pudeur qui évite à l’œuvre de sombrer dans le glauque ou la gêne.


Le passage à l’âge adulte et la reconstruction

Le manga dépeint avec finesse les moments de flottement qu’on traverse après une blessure – physique ou psychologique. Akira doit renoncer à sa passion pour la course. Kondo, de son côté, s’est laissé glisser dans une routine sans éclat, mettant de côté ses rêves d’écrivain. Le regard qu’ils portent l’un sur l’autre devient le catalyseur d’une remise en question. Ce n’est pas l’histoire d’un amour interdit, mais celle d’un nouveau départ.


La pudeur émotionnelle

Les émotions passent par le silence, les regards et le souffle du vent.
📎 Crédit : © Wit Studio / Fuji TV / Aniplex.

Tout passe par les non-dits, les silences, les gestes. Le dessin de Jun Mayuzuki, tout en finesse, renforce cette impression d’intimité retenue. Chaque regard échangé en dit plus que des discours. C’est une œuvre de sensations : la pluie, le vent, la chaleur d’un café partagé… Le lecteur est invité à ressentir plutôt qu’à juger.


Impact sur le lecteur

Après la pluie fait du bien, tout en laissant une certaine mélancolie. Ce n’est pas une œuvre faite pour faire rêver au grand amour. C’est une œuvre qui touche parce qu’elle est profondément humaine. Elle montre que parfois, ce n’est pas l’histoire d’amour qui compte, mais ce qu’on devient en la vivant, ou en y renonçant.

À titre personnel, j’ai été ému par cette retenue, cette tendresse, ce respect. Le manga m’a rappelé que les liens les plus importants ne sont pas toujours ceux qui durent, mais ceux qui nous font avancer. Ce n’est pas une œuvre spectaculaire, mais une œuvre sincère, et c’est ce qui la rend précieuse.


Conclusion

Après la pluie est une œuvre rare, qui choisit la nuance là où d’autres auraient choisi la facilité. C’est un manga qui parle de rêves brisés, de reconstruction, et d’une affection sincère entre deux êtres à des moments très différents de leur vie. L’autrice y explore des émotions subtiles avec un talent évident, offrant un récit à la fois touchant, pudique et profondément humain.
Une lecture à savourer lentement, comme un rayon de soleil après l’orage.


💬 Et vous ?

Cette relation improbable vous a-t-elle touché autant que moi ?
Dites-moi ce que vous avez ressenti en lisant Après la pluie, ou partagez vos propres coups de cœur en matière de romance douce et atypique.
Je suis toujours curieux de découvrir d’autres perles.